Ce jeu est brillant, mais comme la plupart des RTS, il n'est pas pour tout le monde. Non il n'est pas un Dawn of War au rabais, oui il a quelques défauts, mais Realm of Ruins est une itération d'une licence Games Workshop. Ils veillent sur les adaptations de leurs univers comme une poule sous amphêt sur ses oeufs. Et vous savez quoi ? Ça a du bon !
En effet, RoR se paie le luxe d'être non seulement un jeu bien fini, mais une belle introduction à l'univers de AoS avec un système à mi-chemin entre Dawn of War 1 et 2 (si on ne compte pas la pathétique extension qu'était Retribution).
Première chose, la campagne nous met principalement aux commandes des Stormcast Eternals, des âmes humaines arrachées à la mort pour être reforgées par Sigmar le Dieu-Roi sur l'Enclume de l'Apothéose afin d'y être infusées de magie céleste pour devenir de vaillant défenseur des royaumes mortels. Et justement, vous incarnez les restes d'une Croisade Éophore, croisades menées par les Stormcast afin d'établir des cités sûres au travers des 8 royaumes avec ici Ghur, le royaume des bêtes sur lequel Harkanibus, la cité de Sigmar régionale est établie. Sigrun, la commandante, et son Chevalier-Vexilor, Iden, sont les deux protagonistes de cette campagne et on aime les voir interagir l'un envers l'autre, deux guerriers liés par un devoir commun et un sens de la loyauté aiguisé. Cependant, au cours de la campagne, vous incarnerez de temps en temps les ennemis des Stormcast : les serviteurs de Tzenntch, la divinité chaotique du Changement et du Savoir, Les Orruks, qui sont l'équivalent d'orks, et les Hantenuits, des spectres défunts hantant les terres désolées des 8 royaumes. Évidemment, chacune de ses races sera jouable en mode multijoueur ou lors du savoureux mode conquête, qui vous proposera de vous lancer dans une série de plusieurs dizaines de batailles pour le contrôle du royaume, le tout avec des modificateurs rendant chaque bataille unique, qu'il s'agisse de modificateurs bénéfiques ou défavorables.
Prenez donc la campagne pour ce qu'elle est : une introduction au jeu, son véritable sens étant selon moi le mode conquête ou l'éditeur de carte qui, si vous vous en donnez le temps, vous apportera une source inépuisable de renouveau.
Les animations, les bruitages et les modèles sont léchés et bien finis. C'est un des avantages d'être plus proche de l'action avec moins d'unité qu'un Starcraft, un Warcraft ou un Battle for Middle-Earth. En ce sens, l'outil de personnalisation des livrées d'armées est relativement poussé et c'est agréable, tout afficionado des jeux de Games Workshop sachant à quel point la personnalisation est importante ! On appréciera également le doublage français intégral et d'une bonne qualité, parce qu'on reste le pays avec probablement les meilleurs doubleurs au monde, donc autant en profiter pleinement.
En termes de mécaniques de jeu, on trouve là encore une attention au détail surprenante de la part de Frontier. Par exemple, quand vous jouez au jeu de figurines AoS, quand votre unité est engagée en mêlée, vous ne pouvez la déplacer lors de vos phases de mouvements à moins d'ordonner un repli qui vous fera jeter un dé pour savoir si ce faisant, vous prenez des blessures en tournant le dos à votre adversaire pour vous enfuire. Ici, point de blessures, mais votre unité retournera jusqu'au poste de commandement si vous ordonnez le repli. Une façon s'il en est de tenter de traduire les mécaniques originelles du jeu de plateau dans cette transposition vidéoludique et qui mérite d'être souligné !
Le seul point noir du jeu, c'est sa difficulté. Une simple recherche vous l'apprendra, mais le jeu est relativement dur et sa difficulté assez erratique. Si vous vous lancez dedans parce que vous aimez AoS mais pas spécialement les RTS, accrochez-vous et mettez-vous en "facile". Ce problème est toutefois à relativiser car il ne touche que la campagne, et de fait, il n'impactera pas le mode conquête ou vos parties personnalisées qui sont, je le répète, le vrai coeur du jeu et de sa rejouabilité.
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Le mode conquête, la fidélité au jeu de plateau et ses mécaniques
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Les animations, bruitages et modèles
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Doublage FR intégral
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Difficulté parfois mal dosée dans la campagne